Des organisations de protection de l’enfance aux USA viennent de lancer des avertissements concernant l’usage de Youtube par les enfants, en particulier des moins de 13 ans.

Une pratique illégale de la filiale de Google

Des millions d’enfants passent des heures sur Youtube, pourtant censé être réservé au plus de treize ans. Cette filiale très lucrative de Google profite ainsi illégalement de cette situation pour collecter, analyser, transmettre à des tiers et revendre sur le marché une quantité phénoménale de données personnelles d’enfants, sans pour autant avoir eu le consentement explicite des parents, tels que la loi américaine de 1998 l’exige.

Selon la presse américaine, la FTC (Federal Trade Commission) met la dernière main à une enquête qui pourrait déboucher sur des amendes et des demandes de modifications. En ligne de mire notamment: l’enchaînement automatique des vidéos et le système de recommandations, qui peuvent exposer les enfants à des vidéos inappropriées, ou la collecte de données telles que la localisation et l’appareil utilisé

Des plaintes en rapport au règlement Européen RGPD sont du reste également en cours contre ces plateformes de streaming irrespectueuses des lois.

Des enfants pris au piège

Des algorithmes très puissants agissent pour que l’enfant (ou n’importe quel utilisateur) passe un maximum de temps sur la plateforme.

«Leur modèle économique, c’est de garder les enfants le plus longtemps possible sur YouTube pour collecter leurs données, permettre le ciblage publicitaire et, dans bien des cas, les exposer à des contenus inadéquats», rappelle M. Monahan, l’un des responsables de l’organisation Campaign for a Commercial-Free Childhood.

Ces associations avaient aussi affirmé en 2015 que des contenus inadéquats pouvaient apparaître aussi sur la version Kids de la plateforme, pourtant garantie respectueuse des enfants, et s’inquiétaient d’y voir autant de publicités. Pour Jeffrey Chester, du Center for Digital Democracy, «la FTC doit montrer qu’elle protège les enfants» en sanctionnant YouTube.

David Monahan ajoute que le régulateur devrait aussi se pencher sur la publicité cachée dans certaines vidéos, lorsque par exemple des «Youtubeurs» célèbres font la promotion de produits ou de marques, une pratique courante. «Les enfants ne savent pas détecter si quelqu’un est payé pour les convaincre d’acheter quelque chose».

Youtube, Whatsapp, Instagramm : même combat

Vous croyiez avoir pu protégé votre enfant en le sortant (ou l’interdisant) de Facebook ? Mais vous lui laisser « jouer » avec WhatsApp, Youtube ou Instagram. Vous n’avez en fait rien fait d’autre que de fermer la porte d’entrée à un prédateur très dangereux, tout en ayant pris soins de lui ouvrir la porte de derrière…

Si ces Géants que sont les groupes Facebook ou Google agissent d’une manière illégale et en toute impunité depuis des années, les filiales qu’ils ont astucieusement rachetées leur servent de « porte de derrière » et leur permette ainsi d’entrer chez vous d’une manière ou d’une autre.

Des parents (vraiment) responsables ?

C’est donc aux parents en tout premier lieu de s’informer avec soins sur les outils numériques qu’ils laissent un peu trop facilement entre les mains de leurs progéniture. Mais bien sûre pour que cela puisse fonctionner avec les enfants, c’est surtout d’un exemple qu’ils ont besoins. Comment un enfant peut-il comprendre que Facebook, Whatsapp, Instagram ou Youtube sont des prédateurs dangereux, si les parents jouent en permanence avec ces outils ?